Maire-info
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Édition du lundi 19 décembre 2016
Commerce

L'Epareca fête ses 20 ans

C’est au Tripostal de Lille que l’Epareca (établissement public national d’aménagement et de restructuration des espaces commerciaux et artisanaux) a fêté vendredi son 20e anniversaire, en présence de Patrick Kanner, ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports. L’occasion de dresser un bilan et de confirmer son action à venir. En 20 ans, ce sont 50 centres commerciaux et pôles artisanaux qui ont été ainsi rénovés ou créés par l’Epareca, en sachant que, depuis 2010, l’objectif est de concrétiser 10 projets par an.
Après deux premiers états des lieux sur la commercialité des 216 quartiers prioritaires de la politique de la ville réalisés en 2008 et 2010, l’Epareca vient d’en dresser un troisième dans 182 d’entre eux de France métropolitaine. « Dans ces quartiers, 741 polarités commerciales ont été recensées, pour un total d’environ 20 000 locaux, soit, en médiane, 3 polarités et 12 commerces par quartier mais avec de fortes disparités selon les territoires », a annoncé Alain Deschamps, chargé de mission à l’Epareca. On trouve ainsi 6 000 locaux commerciaux à Marseille, soit autant que dans toute l’Ile-de-France et deux fois plus que dans les Hauts-de-France. Si le taux de vacance commerciale est plutôt contenu avec une valeur inférieure ou égale à 15% dans la moitié des polarités concernées, pour un quart d’entre elles il est égal ou supérieur à 30%, voire atteint 35% dans les centres les plus anciens, Alès, Béziers et Perpignan dans le sud, Denain, Mulhouse et Roubaix dans le nord étant les villes les plus fortement touchées.
L’étude révèle aussi les potentialités commerciales de ces quartiers avec, rien que dans le domaine alimentaire, un marché estimé à 4 milliards d’euros en sachant que 40% des zones évaluées possèdent déjà des enseignes locomotives. Au final, un tiers des 741 polarités a un fonctionnement qui mériterait d’être optimisé dans le cadre d’un soutien public, avec une résorption de la vacance à régler en priorité. Et 60 d’entre elles nécessiteraient une intervention jugée très lourde.
« Du chemin reste à parcourir, mais l’Epareca a trouvé toute sa place et prouvé son efficacité grâce au travail collectif mené avec la Caisse des dépôts et l’Anru. Ces enjeux nous rappellent aussi que la rénovation urbaine nécessite beaucoup de temps », a déclaré Patrick Kanner. Avant de se féliciter des 150 opérations actuellement gérées par l’Epareca qui, dans son nouveau contrat d’objectif 2016-2020, dispose d’un budget de 80 millions d’euros. L’occasion aussi pour le ministre de souligner « le retour de l’Etat dans le tour de table de l’Anru après 8 ans d’absence avec 100 millions d’euros versés dès 2017 et un milliard attendu sur 10 ans »  et la nécessité de prendre en compte les difficultés spécifiques du Bassin minier « malgré les 150 millions d’euros prévus par l’Anru qui ne seront pas suffisants pour sortir définitivement ce territoire de la relégation ».
Parmi les autres interventions, on retiendra celle de Jean-Marie Bricogne, directeur général de Batixia, souhaitant « que l’Epareca s’ouvre aussi aux entrepreneurs du secteur tertiaire et pas seulement à ceux issus du commerce et de l’artisanat ». Un souhait partagé par Valérie Lasek, directrice générale de l’Epareca. Au moment de conclure, elle a annoncé que l’Etat venait d’amender le PLFR 2016 afin de relever le seuil de taille des entreprises pouvant bénéficier d’exonération de taxes foncières (entreprises de plus de 50 salariés et 10 millions de chiffre d’affaires) lorsqu’elles s’implantent dans les quartiers prioritaires. Une mesure incitative s’adressant surtout aux enseignes de grande distribution pour les voir revenir dans les quartiers des centres urbains les plus touchés par la vacance commerciale.
François Lecocq, à Lille

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